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Mon histoire...

Je suis née et j’ai grandi en Corse où j’ai étudié jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat. A la fin du cursus secondaire, je suis entrée en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce à Lyon.

Ce fut le moment d’une grande remise en question. Les études ne me plaisaient pas et je n’imaginais pas orienter ma vie dans cet axe uniquement commercial. Le contact avec les personnes était le point positif mais il manquait quelque chose. Je souhaitais appporter plus aux gens ; j’avais ce sentiment depuis toujours, et en cherchant ca remontait à mon enfance.

 

L’enfance

Dès mon plus jeune âge, je me souviens inventer des cataplasmes pour soigner ma petite sœur, chercher des remèdes dans la nature en jouant au docteur. Une rencontre en Provence a particulièrement marqué ma vie. A la caisse d’une petite supérette de village je me plaignais à ma mère d’avoir mal au ventre. La dame devant nous s’était retournée et m’avait dit de me masser le ventre en tournant autour du nombril, j’avais une dizaine d’année, peut-être même moins, ses propos m’avaient interpellée.

Dès le retour à la maison je me suis appliquée à faire ce qu’elle disait, et en quelques minutes je n’avais plus mal au ventre. J’avais trouvé ça incroyable et intriguant à la fois.

Je pense qu’à ce moment une graine a germé dans ma tête sans que je ne le sache vraiment.

Les années ont passé, alors collégienne je m’intéressais au domaine médical classique. J’essayais de comprendre les médicaments, leur mode de fonctionnement, le nom des molécules. Je connaissais par cœur la posologie de plusieurs molécules, leur action. A cette époque je prenais malheureusement beaucoup de médicaments en raison de mes cycles douloureux entre autre.

 

Au lycée, déçue du monde médical, notamment en raison des échecs pour soulager mes douleurs de cycle, mon mal de ventre chronique, mes maux de dos, de poignets… Je ne pense plus à la médecine classique et m’inscrit en section générale économique et sociale.

Avec de bons résultats au lycée, la classe préparatoire s’ouvre à moi et je me dirige dans le domaine commercial sans trop réfléchir.

 

Les études supérieures

Me voilà donc à Lyon en première année de classe préparatoire. Le trimestre à peine entamé, je pense déjà à changer de voie, voire de domaine…

L’année suivante, n’osant franchir le pas, je bifurque dans une autre voie commerciale qui me plaira tout aussi peu. Je découvre en même temps l’existence de l’ostéopathie et me prend de passion pour cette approche toute nouvelle pour moi et qui fait bien plus sens dans ma tête que la médecine classique.

La deuxième année dans le commerce achevée, avec pour conviction que c’était la dernière, je me lance dans des études d’ostéopathie l’année suivante, contre l’avis de mes parents et sans leur soutien.

L’année se déroule bien, je m’y plais mais ne me sens pas complètement à ma place. Quelque chose cloche mais je ne sais décrire ce sentiment, ni ne cherche à la comprendre. J’aime apprendre l’anatomie, la biologie, les manipulations… mais il y a un blocage.

 

Le coup dur

A la fin de la première année en école d’ostéopathie, mes résultats sont très bons dans toutes les matières, sauf une où la professeure m’a pris en grippe dès le début. Une dent contre les corses ou personnelle je ne saurai jamais. Quoiqu’il en soit elle ne me montre que peu de considération et me met à mal à chaque examen pratique. La dernière épreuve ne passe pas. L’autre examinatrice lui dit devant moi qu’elle exagère et me demande des choses très compliquées de 3e ou 4e année, auxquelles je réponds pourtant, mais rien n’y fait. Je pars confiante de l’examen, ayant répondu juste à chaque question, certaine d’avoir validé. Les résultats tombent en juillet, un 9 qui signe un redoublement, que je refuse catégoriquement, révoltée contre cette injustice. Toutes mes autres notes tournent autour de 18, rien ne le justifie.

Je décide d’arrêter et de m’inscrire en fac de biologie, mes parents ne ravalant pas leur « On te l’avait dit. » je me sens dévastée, le coup est dur à encaisser. Moi qui pensais avoir trouvé ma voie.

Le grain de folie

Inscrite en fac de biologie par dépit pour la rentrée 2010, l’été se passe, je ne pense plus aux études; j’ai de quoi m’occuper l’année suivante, ca me suffit.

Pourtant le mois de septembre arrive, je retourne sur Lyon, la rentrée est dans une semaine mais mon ventre se noue à l’idée d’intégrer une voie qui ne m’intéresse pas.

Seule dans ma chambre d‘étudiante, Google est alors ma seule fenêtre sur le monde, je tente ma chance et saisis: « médecine douce manipulations » dans le moteur de recherche. Le mot « étiopathie » apparaît alors. Ce mot m’est tout simplement inconnu. Je clique sur le lien et lis la présentation de cette spécialité. Au fil des mots mon cœur s’emballe, tout fait sens, Le Sens que je voulais donner à ma vie, ce que je souhaitais accomplir en venant en aide aux gens de façon naturelle, durable, non nocive, en cherchant la cause des pathologies et en la traitant. Pas seulement le symptôme masqué ou anesthésié, mais la cause retrouvée et supprimée.

Où se former ? Il y a seulement 4 écoles en France et une se trouve à Lyon, là où je suis !

Ni une, ni deux, je télécharge le dossier, l’imprime et le poste le jour même.

Quelques jours après je suis convoquée pour un entretien. Tout se passe à merveille, le directeur cherche avant tout des soignants plus que des diplômes. Ici pas de compétition, de la bienveillance et une grande famille pour parvenir à accomplir cette tâche, pas des plus faciles : soigner.

Le lendemain il m’appelle pour me dire que je suis admise ; la rentrée a lieu dans une semaine, j’accepte.

Je connais l’étiopathie depuis environ 3 jours, je n’en avais absolument jamais entendu parler avant (alors que ca a été créé dans les années 60), les études durent 6 ans et dernier détail, non des moindres, le coût d’une année est de 6000€. Pourtant, tout me parait simple et fluide, je fonce.

Me voilà partie pour 6 longues années d’études intenses, avec en tête un seul slogan «Ca passe ou ca casse ».

Je me jure de n’accepter aucun redoublement, même si celui-ci intervient en dernière année. Décision d’autant plus radicale que je financerai mes études seule, en travaillant, car je décide de ne pas informer mes parents de ce changement de voie…

 

La rentrée

Nous voilà tous en 1ère année, nous présentant les uns les autres à l’ensemble de la classe et du corps professoral. La question la plus posée est évidemment « Comment avez-vous connu l’étiopathie et qu’est ce qui vous a décidé à entreprendre ces études ? ». Pour les autres élèves plusieurs réponses reviennent. Il y a ceux qui ont été soignés par un étiopathe, depuis toujours ou pour quelque chose en particulier que personne d’autre ne soignait, ceux qui ont un membre de famille étiopathe ou un ami, ceux qui ont découvert lors de salons étudiants. Tous ont déjà été au moins une fois manipulés et surtout ils connaissaient l’étiopathie avant de s’inscrire. Bien évidemment ma réponse ce jour là fut un bobard inventé sur le tas, collant à peu près au récit des autres.

A l’époque je n’étais pas prête à confier avoir découvert l’étiopathie une semaine avant et m’être lancée dans des études si longues et coûteuses sans plus de réflexion. En gros « J’ai vu de la lumière, je suis entrée ».

Et pourtant c’est ce que j’ai fait, comme attirée par un aimant qui pointait dans ma direction, qui d’un coup exercait sa force sans plus aucun obstacle sur sa route.

 

Seule, sur mon chemin

Les études passent, la charge de travail est importante. Entre les révisions, les stages en cabinet et mon job étudiant, les semaines sont bien remplies.

Je parle biologie, physique, physiologie, pathologie avec mes parents et ma famille, matières que je suis censée étudier à la faculté de biologie et que j’étudie également en étiopathie. Le mensonge est plus facile mais la pression devient quand même de plus en plus forte au fil des années, avec un sentiment de n’avoir aucun autre soutien que moi-même.

Mentir ne me plait pas, mais c’est vital pour que puisse continuer mes études. Je sais pertinemment que ma famille ne m’aurait pas soutenue, ni moralement, ni financièrement et que l’impact psychologique aurait été encore plus négatif. Le pour et le contre étaient pesés, je ne regrettais pas mon choix de silence et de solitude.

Les anecdotes

La chose qui a un peu compliqué le jeu tout en étant à la fois la plus grande aide que je puisse avoir : j’habitais avec mes grands-parents.

Il y a eu les fois où j’invitais mes amies à manger et qu’elles devaient expliquer pourquoi elles avient choisi le cursus de biologie…

Il y avait les livres que je mettais tranches vers le fond de la bibliothèque pour ne pas y lire le mot « étiopathie ».

Il y eut les manipulations réalisées à même le sol ou sur le lit faute de ne pouvoir stocker une table d’entrainement dans le logement, sans risquer d’éveiller des soupçons.

Il arriva le moment où je crus vraiment que j’allais devoir tout révéler. J’étais partie en stage une journée dans un cabinet à Bourg en Bresse, à 1h de route de chez moi. J’avais prévenue ma grand-mère que je rentrerai tard, car j’étais en stage à l’hôpital de Bourg en Bresse (pourquoi là bas et une seule journée, ma foi, elle ne cherchait pas trop à savoir). Sauf que tard signifiait pour elle 20h au lieu de 19h, mais le stage en lui-même se finit à plus de 20h ce jour là. Je lui envoyais vite un sms pour lui dire que je me mettais en route mais sans l’appeler. Arrivée à la maison, ma grand-mère m’attendait. «Je me suis inquiétée » me dit-elle « et comme tu ne répondais pas au téléphone, j’ai appelé l’hôpital ». Mon cœur a failli s’arrêter en entendant ces mots et de suite j’imaginais la discussion qui en suivrait. Inquiète de sa réaction, je la questionnais innocemment : « D’accord mamy… et ils t’ont dit quoi à l’hôpital ? ». Je faillis exploser de rire quand elle me répondit «que les stagiaires en biologie avaient fini tard mais qu’ils n’avaient pas les noms pour savoir si j’étais partie ou pas ». Le ciel ou quelque chose de ce genre était avec moi ce soir là. Et tout resta inchangé.

 

Le diplôme

Vint le jour où je validais mon dernier examen signant quasi officiellement la validation de mon diplôme. Et vint également le jour d’annoncer à mes parents que le diplôme que je validais n’était pas celui auquel ils s’attendaient.

Nous étions à table, j’annoncais fièrement avoir validé ma 5è année, mon père content répondait d’emblée que je pourrai postuler pour travailler dans la police judiciaire. Sauf que j’avais ajouté que j’allais ouvrir mon cabinet d’étiopathie, information que son cerveau avait automatiquement rejetée. Je renouvelais en insistant sur le mot « étiopathie », mais son cerveau bloquait toujours. Il lui fallut un moment pour l’entendre, puis il finit par lever les yeux de la table et me demander « mais qu’est ce que tu dis ? ». Je répondais à nouveau que j’allais ouvrir mon cabinet d’étiopathie puis l’invitais à regarder une vidéo sur la profession, une que je trouvais particulièrement bien faite et assez claire. Il la regarda mais je sentais que rien ne connectait. Et en effet il lui fallut plusieurs mois pour intégrer la nouvelle et la digérer.

Certainement traversé par un sentiment de trahison, puis par de la colère, il resta d’abord muet pour ensuite devenir agressif et pessimiste sur mon choix.

Ce n’est qu’au fil des années qu’il me demanda de le soigner, puis pris mon avis sur certans sujets médicaux.

 

Le cabinet

2016, mon cabinet ouvre ses portes et je reçois mes premiers patients officiels.

Je suis la première et la seule étiopathe en Corse, c’est pour moi un immense honneur.

Le raisonnement est bon, nous avons un bagage solide, les résultats ne se font pas attendre et peu à peu le bouche à oreille fait effet.

Je vois des patients venir de toute la Corse, du Cap à Porto-Vecchio, Corte, Calvi, Ile Rousse et même Ajaccio. Pour aller mieux les gens ne comptent pas les kilomètres. Je réalise aussi à quel point tout le monde va mal, vit avec des maux rarement soignés ni même soulagés.

Les premières années se passent tranquillement, toutefois mon sens du devoir accompli est mis à mal par certains échecs de traitement. L’étiopathie fonctionne, mais il manque quelque chose.

 

 

La douleur

2020, je donne naissance à mon deuxième fils et dans les mois qui suivent mon bras gauche devient quasi impotent. Prise de vives douleurs le long de mon bras, avec des sensations nerveuses allant de la toile d’araignée à l’eau qui coule, des fourmillements, engourdissements… Je fais une batterie d’examens mais tout est « normal » sur les clichés. Pourtant je sens bien que non, rien ne va et je souffre jour et nuit d’un bras mort que je dois laisser au repos pour limiter les douleurs. Arrive la fin du congé maternité et la reprise du travail. Au cabinet c’est pire encore, je ne peux vraiment plus me servir de mon bras, mais je ne peux pas m’arrêter de travailler non plus.

Je commence alors à utiliser uniquement mon bras droit et pose simplement ma main morte sur le patient pendant que l’autre travaille. Ma main gauche devient sans que je m’en rende compte une main d’écoute du corps, et peu à peu les récepteurs sensitifs s’amplifient et commencent à capter des choses que je n’avais jamais ressenties jusque là. Intriguée par ces découvertes je me laisse guider par mes sensations, la douleur devint finalement un capteur ultra précis.

 

L’analyse sensitive

De jour en jour le toucher s’affine et surtout j’arrive à décoder chaque flux nerveux, chaque vague de sang propulsée dans les vaisseaux. Les patients sont étonnés quand je leur dis avant qu’ils me le disent que le blocage n’y est plus et que tout recircule. « J’allais vous le dire, mais vous le sentez ? » répondent-ils stupéfaits. Et effectivement, je ressens maintenant tout comme si j’étais moi-même à l’intérieur des vaisseaux, des nerfs, des articulations, des fascias…

Ma main est devenue une sorte de scanner multi systémique sans radioactivité. Ma pratique subit une mutation, la chenille est en train de devenir un papillon.

Ce nouvel outil est un véritable jeu d’expérimentation, je l’adapte et m’en sers pour de multiples cas y compris pour régler, 2 ans après, le problème de mon bras mort et douloureux. C’est au final le temps qu’il aura fallu pour développer parfaitement cette nouvelle approche. La découvrir, l’apprivoiser, l’affiner, la reproduire.

Le panel de pathologies que j’arrive à soigner double quasiment et les résultats sont encore plus rapides et durables. C’est ce que je finis par appeler la « montée en puissance ».

 

Le questionnement

Intriguée par cette évolution inattendue, j’interroge des consoeurs pour savoir si leur pratique a aussi changé ou si elles connaissent des thérapeutes travaillant de la même façon que moi. Réponses négatives, elles n’ont aucune idée de ce dont je parle et à leur connaissance aucun étiopathe ne travaille comme ca.

Je commence alors à leur expliquer et à les mettre sur des pistes de traitement et de manipulations de ma « création ». Cela les aide à chaque fois à mieux soigner leurs propres patients. Idem avec une stagiaire que je forme et que je coache avec ma pratique, accélérant ainsi sa montée en puissance.

Je finis par accepter de donner un unique cours aux 6e année de la faculté d’étiopathie de Lyon. Les élèves sont enchantés, je vois dans leurs yeux que ce que je leur apporte est la pièce manquante du puzzle, le truc en plus qui fera que leur cabinet décollera ou pas, qu’ils soigneront plus de pathologies.

Je comprends alors que ce « don » que je détiens, cette pratique révolutionnaire à mes yeux est une véritable chance. Si tous les soignants ressentaient ça, combien de personnes sur cette terre seraient délivrées de leurs maux ? Enormément.

 

La formation

Je décide de devenir formatrice et sur plusieurs mois je mets en place un protocole d’enseignement, qui reproduit mon cheminement thérapeutique sur ces 2 années, en version accélérée.

Chaque fois que mon propre corps souffre ou tombe malade, je fais le tour des thérapeutes espérant une solution et je m’aperçois que je n’en ai pas. Je finis toujours par me soigner seule. Ce point me conforte encore plus dans l’idée qu’il faut transmettre, que mon savoir ne se perde pas. Il faut que d’autres personnes développent cette faculté de perception et de soin et pourquoi pas les transmettent à leur tour.

Je suis persuadée que je n’ai rien inventé mais que j’ai redécouvert un savoir ancien, oublié ou peut-être même dissimulé. La formation est maintenant une évidence mais aussi une mission.

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